EN BREF
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La montée des tensions militaires entre l’Inde et le Pakistan provoque d’importantes perturbations dans le secteur aérien international. De nombreuses compagnies aériennes asiatiques, européennes et mondiales modifient leurs programmes de vol afin d’éviter l’espace aérien pakistanais, jugé instable et dangereux. Annulations, détournements d’itinéraires, retards et vigilance accrue sont désormais la norme pour des dizaines de vols reliant l’Europe à l’Asie. Les voyageurs et professionnels de l’aviation doivent adapter leurs plans face à une situation sécuritaire imprévisible.
Conflit entre l’Inde et le Pakistan : des dizaines de vols réajustés #
Le conflit armé, qui oppose l’Inde et le Pakistan et qui a franchi un seuil critique depuis la dernière grande crise en 1999, a des répercussions immédiates sur le trafic aérien. Plus de cinquante vols internationaux ont déjà été annulés ou redirigés pour éviter le survol du Pakistan. Les images en temps réel des plateformes de suivi de vols révèlent un ciel presque désert au-dessus du territoire pakistanais, alors que les compagnies modèlent leurs itinéraires dans l’urgence.
En seulement quelques heures, des dizaines de vols d’arrivée et de départ du Pakistan n’ont pas pu opérer normalement. Près de trente autres traversées, majoritairement entre l’Europe et l’Asie du Sud-Est, ont été redirigées, impactant aussi bien les compagnies locales qu’internationales. Cette adaptation rapide souligne la réactivité du secteur aérien face aux risques sécuritaires croissants dans la région.
Vigilance accrue des compagnies aériennes asiatiques #
Itinéraires adaptés et arrêts prolongés
Face à l’instabilité, plusieurs compagnies asiatiques n’ont pas tardé à ajuster leurs plans de vol. Thai Airways, EVA Air, Korean Air ou encore China Airlines revoient entièrement leurs trajets. Un vol direct entre Vienne et Taipei opéré par EVA Air doit dorénavant observer une escale technique prolongée. Quant à Korean Air, la compagnie décide de contourner le Pakistan par le sud, en passant par le Myanmar et le Bangladesh. Cette configuration inédite rallonge les temps de vol pour de nombreux itinéraires entre l’Asie et l’Europe.
La situation touche aussi les compagnies européennes ayant des liaisons majeures avec l’Asie. Air France et Lufthansa, dès le début de la crise, annoncent la suspension du survol du Pakistan pour une durée indéterminée. Ceci se traduit par des itinéraires rallongés pour leurs vols à destination de Delhi, Bangkok ou Hô-Chi-Minh-Ville et par une adaptation des correspondances pour leurs passagers. Swiss, filiale du groupe Lufthansa, propose à ses clients un reclassement gratuit s’ils manquent leur correspondance en raison de ces modifications.
Impacts économiques et préoccupations en matière de sécurité
Le trafic aérien pakistanais subit de plein fouet ces mesures de précaution. Le Pakistan, qui tire traditionnellement d’importants revenus des droits de survol – générant plusieurs centaines de dollars par avion – voit ses recettes fondre. Avec des réserves de change déjà limitées à environ 10,2 milliards de dollars, cette chute brusque pourrait aggraver les difficultés économiques du pays.
Mais au-delà de la contrainte financière, l’enjeu sécuritaire domine les préoccupations. Les compagnies aériennes expriment de plus en plus d’inquiétude quant à la sécurité des vols dans la région. L’Association of Asia Pacific Airlines alerte notamment sur le danger de « GPS spoofing », une manipulation des signaux de navigation qui pourrait entraîner des déviations involontaires dans des zones sensibles, accentuant l’exposition des avions à des risques potentiels.
Mesures de précaution et vigilance pour les voyageurs #
Pour les passagers internationaux et les professionnels du secteur, la situation impose d’importantes précautions. Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères recommande désormais une vigilance accrue pour tout déplacement en Inde, surtout près des frontières pakistanaises. Certains territoires sont strictement déconseillés, en particulier l’Union du Jammu-et-Cachemire et toutes les zones situées à moins de dix kilomètres de la frontière pakistanaise dans le Gujarat, le Pendjab et le Rajasthan. Ces territoires sont exposés à des risques directs tels que la présence de mines terrestres et de munitions non explosées.
Même pour les trajets ne passant pas par le Pakistan, la situation actuelle impose une préparation minutieuse des plans de voyage et une vérification régulière des vols. Dès le moindre signe d’escalade, programmes de vol et itinéraires peuvent être modifiés à tout moment, obligeant aussi bien compagnies que voyageurs à rester informés et flexibles.