EN BREF
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Le secteur touristique du pays royannais connaît cette année un contexte particulier marqué par un ralentissement des recrutements de saisonniers. Le dispositif « Logement saisonnier », mis en place par la Mission locale de l’agglomération Royan Atlantique et servant de baromètre, indique une diminution à la fois des demandes de logements de la part des employeurs et du nombre de logements disponibles. Plusieurs facteurs économiques, sociaux et règlementaires pourraient expliquer cette situation, qui influence directement la saison estivale ainsi que la vie locale.
Un début de saison marqué par un ralentissement
À l’orée de cette nouvelle saison estivale, un constat s’impose dans le pays royannais : le marché de l’emploi saisonnier ralentit. Un des indicateurs les plus parlants de cette tendance provient du dispositif « Logement saisonnier » géré par la Mission locale, qui connaît un démarrage timide. Pour rappel, ce service met en contact des employeurs, garants de leurs futurs salariés, et différents hébergeurs du secteur, permettant ainsi d’offrir des solutions d’hébergement adaptées aux travailleurs saisonniers.
En chiffres, l’écart est notable. Au 3 juin 2025, seuls 28 saisonniers avaient trouvé un logement, contre 176 l’année précédente à la même période. La disponibilité autorisée par la plateforme est également affectée, avec 118 places répertoriées contre 159 un an plus tôt. Ce fléchissement reflète une hésitation palpable du secteur touristique à recruter massivement pour la saison à venir.
Des offres de logement en baisse
La capacité d’accueil pour les saisonniers repose largement sur des solutions dans les campings – mobile homes, caravanes, emplacements pour tentes –, mais également sur des chambres chez l’habitant, plusieurs studios, appartements et maisons. Cette année, la réduction de l’offre s’accompagne d’un appel lancé aux propriétaires locaux, la conjoncture fiscale ne favorisant pas les locations de courte durée. Les structures comme le Garden Tennis club de Royan, avec ses chambres rénovées dédiées aux travailleurs saisonniers, sont prises d’assaut, montrant que la demande persiste malgré l’offre réduite.
Dans ce contexte, la stratégie du territoire royannais diffère de celle d’autres régions qui investissent dans des résidences centralisées pour saisonniers, comme récemment à Anglet, au Pays basque. Ici, la gestion repose principalement sur l’existant, une approche adaptée mais qui montre ses limites en période de tension sur le marché locatif.
Un contexte économique et social défavorable
Plusieurs raisons expliquent ce durcissement des recrutements : certains employeurs, dotés de plus de moyens, investissent dans leur propre parc immobilier pour loger leurs équipes, se détachant des dispositifs collectifs. Par ailleurs, les récentes réformes du chômage et du RSA (Revenu de Solidarité Active) jouent un rôle non négligeable. Depuis le 1er janvier 2025, l’inscription automatique des bénéficiaires du RSA à France Travail, assortie de l’obligation de quinze heures d’activité hebdomadaire, change la donne. Des habitants déjà installés sur le territoire, auparavant éloignés du marché du travail, se tournent aujourd’hui vers les emplois saisonniers, rendant les flux plus difficiles à anticiper.
Le contexte économique général, enfin, pousse à la prudence. Après une année précédente marquée par une tendance au « surstaffing », nombre d’employeurs choisissent désormais d’embaucher moins de saisonniers ou d’attendre une confirmation d’affluence touristique pour adapter leur effectif, quitte à restreindre leurs horaires d’ouverture hebdomadaires. Cela s’observe également dans d’autres régions touristiques françaises et européennes, qui cherchent à maintenir un équilibre entre qualité de service, rentabilité et adaptation aux nouvelles attentes des voyageurs, à l’image des tendances observées à Saint-Brevin, à Ibiza avec les restrictions touristiques, ou dans le secteur hôtelier du Cantal (en savoir plus).
Le besoin de flexibilité et les nouvelles attentes des employeurs
Au fil des saisons, les besoins en personnel évoluent très rapidement. Cette année, de nombreux responsables choisissent d’attendre la dernière minute pour finaliser leurs embauches, craignant un nouveau changement inattendu dans la fréquentation touristique. Le caractère fluctuant du secteur n’est pas nouveau, mais cette prudence s’accentue à la lumière des incertitudes économiques et des ajustements réglementaires.
La demande pour des logements de qualité pour les saisonniers est criante. Les solutions innovantes, comme celles proposées par le Garden Tennis club de Royan, montrent un succès immédiat : chambres modernes, confort individuel, et espaces communs adaptés aux jeunes travailleurs. Ces hébergements intègrent parfaitement la notion de bien-être au travail, avec la possibilité d’accéder à des infrastructures sportives pour profiter pleinement de la saison d’été.
Une dynamique locale à surveiller
La situation actuelle invite à s’interroger sur l’adaptabilité du modèle royannais face aux grandes mutations du tourisme. Face à la baisse de l’offre de logements, à la réticence des hébergeurs dans un contexte fiscal compliqué et à la prudence accrue des employeurs, le territoire doit repenser son appareil d’accueil et son attractivité.
Alors que la fréquentation touristique européenne affiche une tendance à la hausse (source), la région royannaise cherche à maintenir son attrait dans un environnement concurrentiel fort, tout en prenant en compte les évolutions sociétales et économiques. Les acteurs publics et privés devront poursuivre leurs efforts pour anticiper ces évolutions et proposer des solutions viables, comme l’exploration d’une résidence hôtelière à vocation sociale ou le renforcement de la médiation employeur-salarié, afin de répondre efficacement aux attentes croissantes du secteur.
Pour suivre les évolutions du tourisme, consultez aussi les analyses sur le tourisme à Saint-Brevin ou les tendances du tourisme spirituel au Cambodge.