EN BREF
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Dans le nord du Lot, un projet d’aire de grand passage destiné aux gens du voyage a soulevé de vives inquiétudes parmi les habitants. Ceux-ci craignent que l’installation de cette aire, envisagée dans leur commune, nuise à la tranquillité de leur cadre de vie. Les préoccupations sont multiples, allant de l’adéquation du terrain choisi à la proximité avec des zones historiques et résidentielles.
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Un projet controversé #
À Biars-sur-Cère, le projet d’implantation d’une aire d’accueil pour les gens du voyage a pris forme, mais il n’a pas été accueilli avec enthousiasme par la population locale. Les riverains expriment leur mécontentement face à la localisation envisagée, jugée inadaptée à cet usage. Ils pointent du doigt la largeur insuffisante du chemin d’accès, qui ne dépasserait pas 4,60 mètres, rendant difficile le passage des caravanes. « Comment imaginer une cohabitation sereine dans ces conditions ? », questionne un habitant.
Des craintes liées à la valorisation du patrimoine #
Le terrain prévu pour accueillir cette aire est également critiqué pour sa proximité avec le patrimoine ancien de la commune. Les habitants, attachés à l’architecture et à l’histoire locales, craignent que cette aire n’entraîne une dévaluation immobilière de leurs biens. Un résident souligne que sa maison, construite en 1656, pourrait perdre de sa valeur à cause de cette nouvelle installation. « Si Biars est considérée comme un village de caractère, nous devons protéger son intégrité », argue-t-il.
La voix des propriétaires #
Parmi les opposants, certains propriétaires de terrains limitrophes se montrent particulièrement préoccupés. Un voisin, ne cachant pas sa surprise quand il a entendu parler du projet, insiste : « Il n’y a eu aucune consultation préalable. Les membres de la communauté ne sont même pas au courant des implications sur la valeur de leurs biens. » Pour lui, le risque est clair : une parcelle de terrain pourrait perdre une part significative de sa valeur, ce qui constitue un désavantage pour l’équilibre économique de la région.
Une mobilisation en cours #
Face à ces préoccupations, les habitants ne comptent pas rester les bras croisés. Une pétition est en cours de rédaction, et les riverains sont prêts à agir ensemble pour faire entendre leur voix contre le projet. « Nous voulons que notre inquiétude soit entendue et considérée par les élus. Cette aire n’a pas sa place ici », affirment-ils, unis dans leur résistance. La colère et l’étonnement se mêlent, alors que des réunions sont attendues pour aborder la question du projet d’aménagement.
Une réponse institutionnelle prudente #
De leur côté, les responsables de la communauté de communes, Cauvaldor, tentent d’apaiser la situation en rappelant que le projet n’est encore qu’à l’étape de réflexion. Le président de la communauté a précisé : « Nous avons plusieurs zones envisagées pour accueillir les gens du voyage, mais nous sommes aux prémices de ce processus. Il n’y a pas de programmation financière, et des discussions auront lieu dans les mois à venir. » Cette promesse d’une consultation à venir pourrait cependant ne pas suffire à rassurer les habitants qui ont déjà exprimé leur hostilité à l’idée d’imposer une aire de grand passage dans leur village.
Les enjeux de la cohabitation #
Les riverains expriment également des craintes concernant la cohabitation entre les gens du voyage et les résidents permanents de la commune. « Nous avons peur que des tensions apparaissent », confie un habitant, soulignant le besoin de créer un environnement où chacun se respecte. Avec des modes de vie parfois très différents, la crainte d’une mauvaise entente pèse lourd dans les esprits. Les enjeux socioculturels sont donc au cœur des préoccupations des habitants, qui souhaitent préserver leur mode de vie tout en restant ouverts sur la question des gens du voyage.