Installation de treize caravanes de gens du voyage sur un terrain agricole : l’État s’engage à verser 800 euros

EN BREF

  • Treize caravanes de gens du voyage se sont installées illégalement sur un terrain agricole à Genas, dans la métropole de Lyon.
  • L’installation a duré environ un mois à partir du 1er mai.
  • Le propriétaire du terrain et la Ville ont porté plainte.
  • L’arrêté de mise en demeure ordonné par la préfecture exigeant le départ a été annulé par le tribunal administratif.
  • L’État est condamné à verser 800 euros aux gens du voyage pour les frais engagés.
  • Le tribunal a estimé qu’il n’y avait aucun risque pour la salubrité, la sécurité ou la tranquillité publique.
  • Absence d’aire de grand passage disponible dans la métropole lyonnaise.

Dans la métropole de Lyon, treize caravanes appartenant à des familles de gens du voyage se sont installées sans autorisation sur un terrain agricole à Genas. Après une procédure administrative, le tribunal a annulé l’arrêté d’expulsion émis par la préfecture et contraint l’État à verser 800 euros aux occupants. Ce fait illustre la complexité de la gestion des installations temporaires de groupes itinérants et l’absence de solutions adaptées sur le territoire lyonnais.

Installation de treize caravanes sur un terrain agricole : une situation délicate

Dès le 1er mai, treize caravanes, regroupant une dizaine de familles, se sont installées sur un champ agricole situé sur la commune de Genas, dans la métropole de Lyon. Cette occupation s’est faite sans autorisation préalable, ce qui a rapidement suscité la réaction du propriétaire du terrain ainsi que de la municipalité. Une plainte a été déposée afin de faire cesser cette installation non conforme aux réglementations locales relatives à l’usage des terres agricoles.

L’arrêté préfectoral contesté devant la justice

La préfecture, saisie par le maire de Genas, a donné l’ordre aux personnes présentes de quitter les lieux dans un délai de 24 heures en émettant un arrêté de mise en demeure. Cependant, cette décision a été contestée par les familles concernées. Portant le dossier devant le tribunal administratif de Lyon, elles se sont appuyées sur la loi du 5 juillet 2000, qui encadre strictement les modalités de telles procédures : une expulsion accélérée n’est légalement fondée que si des risques concrets pour la salubrité, la sécurité ou la tranquillité publique sont établis.

Le tribunal administratif donne gain de cause aux gens du voyage

Après examen, le tribunal a constaté l’absence de dégradations ou de problèmes sanitaires. Aucun trouble conséquent à l’ordre public n’avait été rapporté durant la période d’occupation. En conséquence, l’arrêté préfectoral a été purement annulé. Pour couvrir les frais engagés par les familles dans cette procédure, l’État a été condamné à leur verser 800 euros. Ce jugement met en lumière la nécessité d’un respect scrupuleux de la légalité, même dans les situations de tension avec les groupes itinérants. Plus d’informations sur ce type d’occupation et ses conséquences pratiques sont disponibles dans un dossier consacré aux groupes de voyageurs aux abords de Lyon.

L’absence d’aires de grand passage, une problématique persistante à Lyon

Les occupants ont justifié leur installation par la saturation des aires d’accueil traditionnelles de Genas, déjà occupées de manière permanente, et par l’indisponibilité des aires de grand passage voisines actuellement en chantier. Cette situation n’est pas isolée : la métropole lyonnaise ne dispose d’aucune aire de grand passage pour accueillir ponctuellement des groupes en déplacement, alors que le département du Rhône en compte plusieurs. Ce constat est récurrent, comme le souligne un dossier sur les enjeux liés à la création de telles infrastructures dans la région du Lot.

Réactions locales et appels à l’action

Face à ces difficultés d’accueil, le maire de Genas a déploré le manque de réponse adaptée de la part de la métropole et a réitéré sa demande de création d’une aire de grand passage sur le territoire lyonnais pour faciliter l’hébergement temporaire sans perturber l’ordre local. Il est à noter que ces situations génèrent souvent incompréhensions et tensions, comme l’ont montré d’autres événements liés à la gestion des voyageurs et des équipements d’accueil, relayés notamment lors de la saison touristique. Par ailleurs, la question de l’installation, du refus et des décisions de justice dans ce domaine reste d’actualité, à l’image d’un récent jugement sur une aire de gens du voyage contestée par les riverains.

Vers une meilleure gestion des occupations temporaires

Cette affaire met une nouvelle fois en lumière la complexité de la cohabitation entre sédentaires et gens du voyage en France, mais aussi le besoin de solutions pragmatiques pour éviter les conflits liés à l’occupation temporaire de terrains privés. La concertation entre collectivités, préfectures et représentants des groupes itinérants s’avère essentielle pour anticiper les besoins. Parallèlement, la préservation de l’ordre public doit être conciliée avec le respect des droits fondamentaux de chacun. Pour approfondir ce sujet, on pourra consulter le dossier sur la gestion et la protection des anciennes routes de passage empruntées par les groupes de caravanes, disponible ici.

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