« Un mois de pause inattendue » : les fileyeurs d’Audierne font face à des vacances imposées [Vidéo

EN BREF

  • Fileyeurs d’Audierne subissent un mois de fermeture pour protéger les cétacés.
  • Rentrée au port avec des caisses remplies mais des visages attristés.
  • Impact économique significatif : 60% des apports proviennent des fileyeurs.
  • Le maire et des responsables de l’association des pêcheurs présents lors de ce dernier débarquement.
  • Besoin d’adaptation dans la criée avec des ventes réduites à une ou deux par semaine.
  • Jeunes patrons de bateaux font face à des conditions difficiles pour démarrer leur carrière.

« Un mois de pause inattendue » : les fileyeurs d’Audierne font face à des vacances imposées

Les fileyeurs d’Audierne, au cœur du Finistère, s’apprêtent à vivre un mois de vacances forcées qui aura des conséquences significatives sur leur activité. Cette décision, prise pour protéger les cétacés dans le golfe de Gascogne, est ressentie comme un véritable coup dur par les professionnels de la mer. Alors que les lieux de pêche sont fermés, les patrons de bateaux et les acteurs économiques locaux se retrouvent plongés dans l’incertitude.

Le dernier débarquement avant la fermeture

En ce mardi après-midi, l’ambiance au port est morose. Alors que les pêcheurs rentrent avec leurs caisses de poisson frais, la réalité de l’interdiction qui entrera en vigueur quelques heures plus tard est palpable. Les mots « vacances forcées » résonnent dans les conversations des acteurs du secteur, témoins d’une situation difficile à accepter. Pour un mois, ces artisans de la mer ne pourront plus placer leurs filets au large, une occasion manquée et un impact direct sur leurs revenus.

Une économie locale mise à mal

La criée d’Audierne, pilier économique de la région, se trouve en première ligne. Alors que la ville comptait 170 acheteurs il y a un an, la situation actuelle laisse présager des pertes économiques significatives. François Priol, directeur des installations portuaires, s’inquiète de la chute attendue des ventes, anticipant une diminution drastique des activités de la criée, qui ne pourra accueillir que quelques ventes par semaine contre une vente quotidienne habituellement.

Les conséquences sur les pêcheurs

Pour les fileyeurs, l’inquiétude est palpable. Thomas Le Gall, président de l’association des pêcheurs du Cap-Sizun, souligne que bien que ces professionnels représentent un tiers de la flottille, ils assurent 60 % des apports au port d’Audierne. Cette fermeture est vécue comme un dur coup, d’autant plus que certains bateaux sont déjà équipés de dispositifs conçus pour protéger les cétacés.

Des projets de pêche expérimentaux abandonnés

De nombreux pêcheurs, comme Philippe Brannelec et Maël Daoulas, expriment leur frustration face à cette situation. Brannelec, qui pêche habituellement la sole, ne comprend pas pourquoi les efforts consentis pour se conformer aux réglementations ne sont pas pris en compte. Maël, jeune patron de bateau, appréhende la période d’inactivité qui précède ses débuts dans un secteur déjà difficile. Ces jeunes marins espèrent que des mesures alternatives puissent être mises en place pour continuer à pêcher sans nuire à l’environnement.

Les attentes des pêcheurs face à l’incertitude

Malgré cette période de pause, certains pêcheurs tentent de voir le bon côté des choses. Maël Daoulas envisage de profiter de ce temps contraint pour effectuer des travaux de maintenance sur son bateau, tout en restant conscient des défis financiers engendrés par cette situation. Les aide financières de l’État sont notées comme une bouée de sauvetage, mais chacun sait qu’une trésorerie solide est indispensable pour surmonter cette période éprouvante.

Des revendications pour l’avenir

Les acteurs de la filière ne se contentent pas de gérer l’immédiat. Ils revendiquent la nécessité de trouver des alternatives durables afin d’adapter la pêche aux besoins des écosystèmes marins. Facilité d’accès aux formations et sensibilisation à l’impact de la pêche sur la biodiversité sont aujourd’hui des enjeux majeurs pour les pêcheurs du Cap-Sizun. Les voix se lèvent pour dénoncer les décisions jugées injustifiées, tout en appelant à une meilleure gestion des ressources maritimes.